La galerie La La Lande, animée par Ilyes Messaoudi et Sofien Trabelsi, s’est fait sa place dans l’Art contemporain, avec des expositions originales et pensées qui incitent au débat. Elle expose prochainement du 25 octobre au 15 novembre 2018, les travaux de cinq artistes réunis autour d’un même thème, par la jeune commissaire d’exposition Kamar Triki qu’elle a intitulé «Trame du réel».
Kamar Triki s’intéresse à l’étude des processus de commercialisation et de diffusion des œuvres d’art contemporain. Alors qu’elle lisait un article sur l’art moderne qui avait trait à des recherches sur le collage, cette technique lui est apparue comme une «trame du réel»: en créant, l’artiste, donne à voir une frange du réel et donne un sens nécessaire à la construction de toute réalité. Il prélève dans la trame du réel, des représentations des éléments physiques ainsi que de son imaginaire personnel et collectif. Il y a une sémantique autour du collage, une ou des histoires riches que l’on juxtapose pour en faire une, la sienne.
Les artistes exposés, Hana Ben Ali, Dorra Mahjoubi, Matthiew Rose, Leo Chibana et Ahmed Zelfani travaillent différemment mais s’efforcent de saisir des fragments du réel qui correspondent à leur identité.
Dorra Mahjoubi dans la continuité des «Pas», continue, avec son projet «Madame Salammbô» son travail de questionnement sur l’image de la femme à différentes époques. À partir de portraits de femmes, d’ici ou d’ailleurs, du passé ou du présent, elle s’intéresse à leurs fractures personnelles, leurs frontières intimes. L’impression par transfert favorise l’incrustation de l’image comme une nouvelle tentative d’offrir des racines à ces portraits de femmes bloquées dans « un ailleurs ».
Hana Ben Ali est une artiste dont le travail plastique combine deux modes d’expression, la peinture et la couture. Originaire de Nabeul, ville connue pour ses activités manuelles, elle puise son inspiration d’un héritage visuel conditionné par ses images d’enfance pour traiter les problèmes du monde d’aujourd’hui. Les sujets de ses œuvres aux couleurs fraîches sont ancrés sur les activités du quotidien, «trame du réel» qu’elle veut mettre en valeur.
Ahmed Zelfani est un artiste autodidacte qui pratique la photo-peinture. Il cherche notamment à dégager une poésie en superposant des couches de peintures à des supports photographiques. Il recrée ainsi une étrange réalité personnelle, qui nous interpelle.
“知花玲央 Leo Chibana” a été influencé par les productions culturelles de son époque. Nourri de mangas et de films d’épouvante, il montre un goût pour le surréalisme et l’absurde. Ses œuvres puisent dans la pop culture et dans celle de sa ville natale, Okinawa, connue pour son climat subtropical. Dans sa série «Across the Multiverse», l’artiste invoque par le biais de ses collages aux couleurs éclatantes les joies de la vie et invite le spectateur à embarquer pour un voyage dans le temps. Pour lui, le collage est un «matériau très subtil qui permet de capter l’essence des choses ».
Pour Matthew Rose, artiste américain basé à Paris, le collage est un substitut à l’écriture, une façon de rédiger un roman.Les papiers qu’il utilise proviennent de différentes origines et racontent différentes histoires qu’il collectionne, assemble, coupe et colle afin de nous livrer sa propre partition.
L’exposition organisée par Kamar Triki constitue une improbable réunion de composants hétérogènes, produits par des artistes aux passés différents, issus de cultures diverses et de différentes générations. Ils mêlent les moyens d’expression au service d’une même obsession, la quête du réel.
Commissaire d’exposition : Kamar Triki
Galerie La La Lande – 11 rue Lalande 75014
Vernissage le 25 octobre à partir de 18h