« Portraits d'artistes » ou la création du lien avec la ville d'Oujda – IDEO

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Oujda est une ville célèbre pour sa grande mosquée construite à la fin du XIIIème siècle décorée de bois sculpté et de carreaux de mosaïques. Elle se trouve dans la vieille ville, derrière les remparts  et l’imposante porte de Sidi Abdelwahab.

La ville d’Ouja accueille chaque année une rencontre artistique appelée ORIENTA, dédiée à la création contemporaine. Orienta 7ème édition, 2019, c’était 35 artistes , 100 productions artistiques , 11 provinces . Azzeddine Abdelouhabi en était le commissaire. Le projet était «Cartographie, inventaire des mondes». Il était construit comme une déambulation dans sept provinces imaginées dans la ville d’Oujda, à l’instar du découpage du monde par le géographe marocain Charif Al Idrissi. Après avoir été Capitale arabe de la culture en 2018, Oujda est pensée cette année comme une ville-monde.

La prochaine édition qui fait appel à des artiste ayant exposé à Oujda est  sans doute en route malgré le confinement.

Dès 2010, l’association «Réseau d’Art A-48» a mis en place le 1er festival dédié à la création contemporaine à Oujda et sa région; initiation soutenue par l’Agence de l’Oriental, la Direction Régional du Ministère de la Culture et la Ville d’Oujda. Cette démarche a mis pour la première fois en parallèle la création locale, nationale et internationale. L’objectif était le décloisonnement de la région sur le plan culturel.
Réseau d’Art A-48 souhaite contribuer au développement culturel et artistique de ce territoire en inscrivant son projet dans une dynamique participative en direction de tous les publics : établissements scolaires et universitaires, structures associatives …

L’origine de la série «Portrait d’artiste»

«Portrait d’artiste» est une série conçue par l’association Réseau d’Art A-48 à Oujda, Maroc et la Direction Régionale du Ministère de la Culture de l’Oriental marocain.

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L’idée à germé pendant le confinement. La pandémie de COVID 19 a paralysé le monde pendant un certain temps et l’on est entré dans une période inédite, sans précédent. Allions-nous revoir les personnes que nous aimions, que nous avions croisées ? L’enfermement physique a donné envie de s’échapper et s’échapper c’est rêver … Qui dit rêve dit souvent Art ou Culture. Les voilà l’un et l’autre réunis dans une situation inédite: plus d’expositions, plus de résidences d’artistes, plus de musées plus de centres d’art… tout a été fermé  de manière subite, sans que l’on ait vraiment « vu venir ».

Face à cette situation, Azzeddine Abdelouhabi en tant que président de l’association Réseau d’Art A-48 et le directeur de la galerie d’art Driss Rahhaoui ont décidé de commencer une expérience artistique légère dans son format et pas trop contraignante dans sa réalisation. Le travail en distanciel était obligatoire et la vidéo s’est imposée par elle- même.

Azzeddine Abdelouhabi dit: «Dans ce cadre, nous avons invité beaucoup d’artistes et de commissaires. La volonté de cette série est créer du lien avec ses personnes qui sont passés par Oujda.  Il est vrai que les événements passent et parfois nous perdons contact avec ses artistes, les commissaires et les invités ».

«Que sont-ils devenus» était le point de départ de la réflexion.

// Le nombre d’artistes

La série se poursuit et d’autres vidéos sont en attente. Pour l’instant, une dizaine de capsules sont postées, à hauteur d’une vidéo par semaine. Les artistes  marocains et tunisiens ont été très réactifs et l’ont peut entendre Mouna Jemal Siala, Wissem El Abed et Thameur Zarbout nous parler de leur univers ainsi que de leur travail, de leur imaginaire. Des algériens mauritaniens, libyens, africains, européens, asiatiques sont attendus.

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Portrait d’artiste . Mouna Jemal Siala . (c) . Mouna Jemal Siala Portrait d’artiste . Wissem El Abed . (c) . Wissem El Abed Portrait d’artiste . Thameur Zarbout . (c) Thameur Zarbout .

 // Le format

 Les concepteurs ont voulu rendre la série légère, plaisante et humaine. Après réflexion, ils ont privilégié la vidéo comme médium pour voir réellement l’évolution des artistes.

Le mode de diffusion sur les réseaux sociaux  permettait de toucher instantanément les amis d’ORIENTA et d’interagir avec eux.

La durée de 5 minutes a été choisie. C’est un format acceptable sur facebook, où l’on «zappe» facilement. En effet, il ne s’agissait pas d’ennuyer les intéressés avec des films trop longs.

//Que faire de ce matériau ?

Dans un premier temps, «nous avons souhaité prendre contact avec nos amis artistes et de diffuser leurs vidéos pour créer une certaine animation pendant cette période de confinement » dit Azzeddine Abelouhabi. “Mais nous sommes entrain de réfléchir à une exposition dans un futur proche ».

On peut imaginer une exposition de ces capsules accompagnées par une oeuvre de l’artiste. Créer une relation intime entre l’artiste et le spectateur. On peut aussi  imaginer un catalogue avec un CD incorporé.

Azzeddine Abdelouhabi  artiste et commissaire d’exposition est convaincu que, l’art est vu comme un moyen pour produire du lien social, un liant du vivre-ensemble, ce qui l’amène naturellement à interroger la place de l’art dans le rapport des centres aux périphéries. Son parcours atteste sa volonté de produire et diffuser la création artistique contemporaine à partir de territoires excentrés.  Un objectif  à réinventer  avec la pandémie de COVID 19. Oui, que «sommes-nous devenus ?».

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À propos de l'auteur

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