- Peinture, Musiciennes au tambourin
- Peinture, Deux jeunes femmes à la fenêtre, Tunis, 1921
Jellal Ben Abdallah est un des fondateurs de «l’École de Tunis». Il nous a quitté le 9 novembre 2017. Retour sur sa vie d’artiste et ses oeuvres les plus marquantes.
Cette dite École a été fondée en 1949 sous la direction de l’artiste franco-tunisien Boucherle et les œuvres qui en découlent prônent des thèmes d’inspiration populaire en contribuant à un art qui se veut authentiquement tunisien. C’est dans cette lignée que s’inscrit l’art de Ben Abdallah, qui s’est essayé à la sculpture, à la mosaïque, à la céramique, avant de savoir que la peinture a été son mode d’expression favori, en portant un fort intérêt à la peinture des primitifs italiens et celle de la renaissance. Pendant les années 50, cet artiste autodidacte a passé du temps à Paris en fréquentant l’académie de la grande chaumière et les artistes de Montparnasse; il a commencé à être connu grâce à la diffusion de sa peinture dans plusieurs pays européens.
Puis, en décidant de prendre une distance avec le monde mondain parisien, il choisit de revenir en Tunisie et de s’installer définitivement à Sidi Bou Said. Il rentre en fusion avec ce village qui a beaucoup inspiré son style pictural, au point qu’il avait dit, «j’aurai peint autrement si j’avais vécu ailleurs». Dès ses débuts, Jellal Ben Abdallah a commencé à exposer régulièrement dans les galeries et à fréquenter les grandes figures littéraires du moment comme Ali Douagi et les membres du groupe Taht Essour ainsi que les peintres de «l’Ecole de Tunis».
Jellal Ben Abdallah est connu pour ses miniatures, qui furent ses toutes premières créations avant d’aborder des formats importants, souvent à l’acrylique, à l’or et à l’argent, mettant en avant des scènes de genre telles que des métiers traditionnels, des scènes de la vie quotidienne, des natures mortes et des natures féminines rehaussées dans des intérieurs ornementés. Ses œuvres ne sont jamais attachées à une époque, une tendance ou une inspiration en particulier, il pouvait tout à fait passer d’un dessin cubiste à une nature morte à la flamande. De sa peinture surgissent des couleurs chatoyantes et des lignes d’une haute précision ; la grâce de ses figures féminines révèlent des visages sereins et suspendus dans le temps.
Jallel Ben Abdallah a joué un rôle fondamental dans l’apport esthétique des lieux publics, puisqu’il a créé un grand nombre de fresques murales pour orner l’environnement architectural d’écoles, d’hôtels, de banques et de bâtiments public comme la maison de la Tunisie à Paris, le collège de jeunes filles de Sousse, le palais des congrès de Bizerte et la banque U.B.C.I DE Tunis. Notre souhait serait de voir un jour un musée pour abriter les œuvres de «l’Ecole de Tunis» et qui mettrait encore plus en avant les figures emblématiques de cette École et de l’art moderne tunisien, dont Abdelaziz Gorgi, Ammar Farhat, Safia Farhat, Hatem el Mekki et Jallel Ben Abdallah.