La pose d’un chéneau contre-mur est une opération délicate et minutieuse. Elle est cependant accessible à un bricoleur aguerri et bien outillé. C’est votre cas ? Parfait ! Dans cet article, nous vous expliquons, étape par étape, une méthode éprouvée par des professionnels de la couverture pour poser un chéneau contre mur. Suivez le guide… 😉
Définition d’un chéneau
En latin, le cheneau désigne un chenal ou un canal. On dit chéneau ou cheneau, selon la région dans laquelle on se trouve.
Qu’est-ce qui différencie un chéneau d’une gouttière ? Ils sont tous deux des conduits de collecte des eaux pluviales. La gouttière est un tuyau fixé au toit par des crochets. Elle est parfois appelée chéneau suspendu. Le chéneau, quant à lui, est incorporé directement dans la conception de la toiture. Il est totalement invisible depuis le sol, avec un solin et un chéneau, vous aurez la maison parfaite.
On trouve de moins en moins de chéneaux dans les architectures modernes… Le cheneau reste cependant très présent dans les vieilles bâtisses à pans de toitures multiples, les églises, ou encore les bâtiments industriels avec une grande surface de toiture. Les chéneaux sont souvent intégrés au niveau des corniches. Ils ne sont donc pas visibles du sol. C’est un avantage esthétique non négligeable. Les chéneaux donnent du cachet et une plus-value réelle à une maison. 👍
Que dit la législation ?
L’article 681 du Code civil est formel : vous n’avez pas le droit de déverser les eaux pluviales chez votre voisin. ! Elles doivent être récupérées dans l’enceinte de votre propriété ou évacuées sur la voie publique.
Parfois, il arrive que vous soyez amené à poser un système de collecte des eaux pluviales sur un mur. Aucune législation ne vous force à le faire. Sauf, si votre mur est en mitoyenneté avec le terrain voisin.
Un mur est dit mitoyen lorsqu’il sépare deux bâtiments, ou deux terrains, appartenant à deux propriétaires distincts. Vous êtes alors soumis à l’obligation légale de l’article 681 du Code civil. Vous pouvez cependant vous affranchir de cette règle en vous accordant avec votre voisin, par un contrat écrit appelé « servitude d’égout ».
La commune peut également imposer des contraintes architecturales concernant l’évacuation des eaux pluviales par l’intermédiaire de gouttières ou de chéneaux. Les régions ont aussi des habitudes dans la mise en œuvre. Il est important de se renseigner à la mairie dont vous dépendez avant d’engager des travaux. ⚠️
Préparez le matériel et sécurisez le chantier
Choix du chéneau
Le choix du chéneau tient compte de la région et des dimensions du toit.
Sur le marché, vous trouverez des chéneaux de petite, moyenne et grande taille. Si votre maison se situe en zone de forte pluviométrie, vous aurez besoin d’un chéneau grand volume. En revanche, si vous habitez dans une région peu arrosée, un chéneau de petite capacité suffira. Consultez le PLU (plan d’urbanisme) de votre région pour connaître les caractéristiques du chéneau idéal.
Par ailleurs, les dimensions du chéneau doivent également correspondre à la surface du toit pour une évacuation suffisante. Les chéneaux de toit étaient autrefois conçus en même temps que la maçonnerie. Ils étaient le plus souvent en pierre ou en terre cuite. Aujourd’hui, les chéneaux sont préfabriqués dans des matériaux divers et variés. Les chéneaux métalliques sont les plus fréquents, du fait de leur résistance et de leur longévité.
- Les chéneaux en acier sont les plus abordables en termes de coût. Ils peuvent toutefois rouiller ce qui diminue leur durée de vie.
- Les chéneaux en zinc sont les plus courants, du fait de l’excellent rapport entre leur prix et leur longévité. Ils résistent très bien à l’humidité et sont très robustes. Ils peuvent rester en place sans problème pendant une cinquantaine d’années.
- Les chéneaux en aluminium sont très prisés, mais aussi plus chers. Ils sont très robustes et ne craignent pas le gel.
- Les chéneaux en cuivre sont particulièrement esthétiques et durables, mais ils sont toutefois de plus en plus rares à cause de leur prix élevé.
- Enfin, les chéneaux en PVC sont très économiques, mais restent moins durables que l’alu ou le zinc.
Préparation du matériel
Préparez le matériel et les outils nécessaires à l’installation de votre chéneau contre mur. Voici ce dont vous aurez besoin : 🛠️
- Une perceuse à percussion (sans fil de préférence) ;
- Une disqueuse équipée d’un disque à métaux ;
- Une visseuse ;
- Un mètre ;
- Un Tournevis ;
- Un cutter ;
- Un crayon ;
- Ficelle de maçon ;
- Une scie à métaux ;
- Colle de soudure ;
- Tuyau de descente d’eau ;
- Vis et chevilles ;
- Fond de chéneau ;
- Regard d’évacuation.
Sécurisation du chantier
Prenez soin de sécuriser votre chantier. ⚠️
Portez les EPI (équipements individuels de protection) adéquats : chaussures de sécurité, lunettes de protection, gants, casque, et harnais si vous devez monter sur le toit.
Si votre échafaudage doit se trouver sur la voirie, pensez à demander les autorisations en mairie et balisez les abords du chantier (cônes et rubalys).
Les 3 étapes de la pose d’un chéneau contre mur
1. Préparation
La première étape de la pose du chéneau contre mur concerne les tracés de point haut et de point bas du support de chéneau.
Placez d’abord les crochets, à la fin de la ligne de la planche de rive préalablement définie. Tracez ensuite l’endroit où le chéneau viendra prendre place en bas du parcours de la planche de rive. Cette dernière délimitation se fait à l’aide d’un cordon maintenu aux extrémités par des vis.
2. Pose des crochets
Maintenant, à partir des deux lignes tracées, vous êtes en mesure de définir le parcours exact de votre planche de rive. La loi prévoit une pente minimale de 5 mm/m pour les chéneaux, mais on peut aller jusqu’à 1 centimètre si la pluviométrie régionale l’exige. Le dénivelé est le même qu’il s’agisse d’une habitation ou d’une dépendance.
Fixez les agrafes qui portent les trépieds. Elles délimitent l’intersection que doit occuper le dispositif et sont donc considérées comme les repères lors de la pose. Au bout des trépieds sont vissés les crochets destinés à accueillir le chéneau. Les trépieds sont séparés de 50 cm au maximum les uns des autres.
3. Installation du chéneau
S’il s’agit d’une pose proche de l’acrotère de la pigne, collez d’abord le creux avant de poser les premières couches sur les crochets en place. Présentez le chéneau pour tracer les découpes à effectuer et découpez le chéneau. Avant la fixation définitive sur les crochets, tracez et installez le raccord de descente d’eau.
Vous avez maintenant tous les éléments en votre possession pour l’installation d’un chéneau contre mur. Alors, au boulot ! 😊 Mais n’oubliez pas : avant toute mise en œuvre, renseignez vous en mairie et sécurisez votre chantier.