- Les tournesols – ©Dorra Mahjoubi
«J’ai besoin de poésie pour que le sang de l’amour coule dans mes veines. J’ai terriblement besoin de René Char, de Rimbaud, de Verlaine, de Najib Mahfoudh, de Nizar Kabbani…Ce besoin est ancré et nul ni rien au monde ne peut l’anéantir…Oh combien la peinture et le dessin sont poésie… Murmurez-vous une plus belle aventure à la feuille qu’un crayon croyant en vous !? Soufflez…Mêlez vos mots à vos croquis, enivrez-vous de liberté puis criez…Ainsi va la vie! Criez cette vie en silence pour exister».
Ce poème, ce cri été lancé par l’artiste Dorra Mahjoubi en plein confinement.
Dorra Mahjoubi est née en 1990 à Tunis. Sa formation académique débute à l’Institut supérieur des Beaux Arts de Tunis en 2013. Etudiante à Montpellier, elle expose «la longueur d’un pas» à la galerie La Lalande à Paris en juin 2018. C’est ainsi que nous faisons la connaissance d’une artiste à l’œuvre esthétique et conceptuelle. Son projet suivant, «Madame Salammbô», dont le titre est inspiré du roman éponyme de Flaubert met en scène des femmes prisonnières entre un ici et un ailleurs, immobilisées dans l’espace et dans le temps. Il sera exposé simultanément à Tunis et à Paris en octobre 2018. En Février 2020, elle exposait au Maghreb Orient des livres, juste avant le confinement.
Commissaire d’exposition de «couleurs d’avril» à L’IFT le 20 avril 2019, elle participe, un an plus tard, à l’initiative lancée par Wafa Gabsi sur sa plateforme «archivart.co» à «artists againsts corona», une action solidaire qui met en vente les œuvres d’artistes qui choisissent de verser leurs gains au profit de la lutte contre le COVID-19.
Portrait – ©Dorra Mahjoubi
Dorra Mahjoubi est une personne pétrie de culture, de références, de citations. Elle captive son auditoire par son enthousiasme et son érudition. Ainsi, au Kef, l’hiver 2019, dans la citadelle, tint-elle une «conférence de presse» avec pour public des agents de la sécurité nationale, captivés par l’histoire qu’elle leur racontait: celle de leur région et de ses origines. Puis elle se mit à chanter Oum Kalthoum au coucher du soleil pour le même auditoire.
Le projet culinaire, elle le porte en elle depuis un an et le voilà éclot en plein ramadan. «Une bouchée d’Art»: dans de courtes vidéos, elle nous présente une «exposition culinaire» ayant pour sujet, en ce premier épisode les œuvres de Van Gogh, « la nuit étoilée » en gratin de pâtes et d’aubergines ainsi que « les tournesols », dessert en pâtes d’amandes. Elle renoue avec la veine des repas surréalistes du début du XXème siècle.
La table de Van Gogh -© Dorra Mahjoubi
Ces vidéos plairont certainement aux amateurs de bonne chaire ainsi qu’aux esthètes. Si vous êtes restaurateurs et que vous voulez proposer à vos clients des plats sortis des plus grands musées du monde…Contactez Dorra. Elle est convaincue que toutes les couleurs les matières et les saveurs existent en cuisine.
Dorra nous invite à croquer la vie à pleine dents en cette période de confinement ramadanesque. Une fenêtre d’espoir pimentée intitulée «fifla tounseya».
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