Membre puis président de l’École de Tunis, Yahia Turki fut une figure incontournable de la peinture tunisienne. Focus sur ce grand artiste qui aurait du être fonctionnaire.
Le tuniso-turc Yahia Turki né en 1903, fait partie des grands noms de la peinture. Pourtant au début, cet art n’était pour lui qu’une passion qui se cantonnait à un passe-temps. Sous la pression familiale, il a du sacrifier ses études d’art et se résoudre à faire une carrière dans la fonction publique, puisqu’il faut bien se nourrir. Autodidacte, Yahia Turki n’a eu comme formation que 5 mois à l’École des Beaux-Arts…
// Yahia Turki, un homme fait pour la peinture
Pourtant le talent est bien là. Et le succès s’imposera à lui comme une évidence. Dès 1923, alors qu’il n’est âgé que de 20 ans, ses œuvres exposées au Salon tunisien le propulse immédiatement au rang d’artiste reconnu. Entre 1927 et 1928, après avoir obtenu une bourse qui récompense son travail, Yahia Turki séjournera en France. C’est à ce moment là que le peintre approfondira sa technique et son style. C’est à cette période également qu’il participera à l’Exposition coloniale des artistes français et au Salon des indépendants qui a vu défiler les œuvres des plus grands: de Toulouse-Lautrec à Paul Cézanne en passant par Vincent Van Gogh.
//La Tunisie, sa première source d’inspiration
En 1935, après avoir passé 7 ans à Paris, Yahia Turki retourne en Tunisie, le pays de son père, pays qui l’a vu grandir et qui a nourri son inspiration. Membre puis président de l’École de Tunis de 1956 jusqu’à sa mort, le successeur de Pierre Boucherle s’illustre dans l’art de peindre les scènes et les paysages de la vie tunisienne, caractéristique inhérente à ce mouvement pictural qu’est l’École de Tunis. Dans un livre qui lui est dédié et qui retrace les évolutions et les étapes de sa carrière, Aïcha Filali dira de Yahia Turki qu’il est le «père de la peinture tunisienne».