- Les soldats des enfants (2)
- Les soldats des enfants (1)
- Les sculptures de Houda Ghorbal. Crédits Edia Lesage
- Sculpture de Wadi Mhiri. Crédits Edia Lesage
- Le violon de mehrez Laabidi Crédits Mansour Benrebah
- La visite virtuelle . Crédits Edia Lesage
- Le public attentif. Crédits Edia Lesage
Il était une fois une petite colline transformée en « théâtre des fellaghas » d’où l’on voyait l’école primaire rose pâle et vert pistache d’El Wessaiya posée au centre du cercle des montagnes. Là, Houda Ghorbal et wadi Mhiri ont organisé un événement.
En venant de l’école, nous avons été accueillis par les épouvantails rangés en ordre de bataille, les «assaker essighar», confectionnés par les élèves la semaine précédente avec les deux artistes.
Au sommet de la colline, une tente abritait un dispositif mystérieux et permettait la promenade virtuelle dans une de leurs installations, à la galerie Alain Nadaud, «Ward et Cartouches».
Plus loin, des sculptures appartenant a la même série faisaient face à la montagne : des globes terrestres en cours de transformation par les cartouches mais cependant parsemés de fleurs. Plus loin encore, on pouvait se promener parmi les visages défigurés, d’êtres humains mutants en armes ou en animaux à force d’avoir été nourris par la haine symbolisée par une arborescence de tuyaux noirs. Houda Ghorbal et Wadi Mhiri ont fait visiter leur installation virtuelle en 3 D à tous les enfants, avec force pédagogie et énergie.
Les enfants de l’école ont contribué la mise en place, notamment en balisant le parcours d’accès avec de petits drapeaux blancs, en aménageant une petite scène de théâtre en contrebas et en préparant l’espace destiné à un grand pique nique festif pour le dimanche.
On ne pouvait être que saisi d’émotion, le samedi, en voyant les enfants se promener à travers les différentes installations et en les expliquant à leurs parents. On ne pouvait être que saisi d’émotion, le dimanche, en les voyant sur scène, danser ,chanter et réciter devant un public conquis venu des alentours mais aussi de Tunis (un bus avait été mis à disposition par le Ministère de la Culture) mais aussi de Sousse et de Monastir . L’association des parents d’élèves de Sousse qui a donné des livres pour les écoles de la région était venue pour l’occasion. On ne pouvait être que saisi d’émotion face à la générosité des parents qui ont accueilli une centaine de personnes avec un pique nique de spécialités locales .On ne pouvait être que saisi d’émotion devant tant d’énergie déployée pour affirmer une identité vitale et une culture face au malheur qui s’est abattu sur le mont Semmama, autrefois bleu tellement il était vert ,aujourd’hui clairsemé et devenu territoire dangereux.
Le violon de Mehrez Laabidi a accompagné la journée de dimanche dont le chef d’orchestre était Adnen Hilali, poète, professeur de français, et concentrateur d’énergies, qui se définit joliment comme un «contrebandier de la culture». Grâce à lui, le centre culturel qu’il a initié en collaboration avec la fondation Olfa Rambourg perpétuera bientôt l’intense activité culturelle qu’il déploie depuis des années.