L’atelier «Add Space Studio» de Mouna Jemal Siala nous a habitué à des manifestations culturelles variées ouvertes au public: cours de danse avec Rochdi Belgasmi; cours de peinture avec Najet Edhahbi, projections de films et documentaires (les œuvres de Younès Ben Slimane, Camille Pradon et Wadi Mhiri ont été les dernières présentées ainsi que le projet « Al Ula » d’hôtel dans le désert d’Arabie de Jean Nouvel) ; rencontres et débats (Open Art Week 2019, présentation des membres de l’African Culture Fund, entretien avec Khaled Zaki…).
Le dimanche 10 janvier était jour de repos pour l’atelier, mais Mouna en a décidé autrement et le mur blanc de l’atelier, l’écran de projection format XXL est devenu la cimaise d’accrochage des œuvres de 10 artistes cooptés par connivence. A l’accueil un quintet : Mouna l’artiste, l’architecte Riadh Siala son époux et leur triplette d’ados. Sur l’écran : 39 œuvres de tous formats petits, moyens et moyennement grands, de techniques variées, à la vente (de 150 à 3000 DT) ou, concept novateur, s’il en est, objets de troc entre les artistes, qui pouvaient ainsi se constituer mutuellement une collection d’artistes tunisiens eux aussi.
C’était l’occasion de voir combien certains artistes estiment le travail des autres au point de vouloir les acquérir, de les voir discuter ensemble de leurs pratiques , de leurs difficultés, de leurs vies et de leurs ressentis face aux travaux des autres. Des moments d’intimité partagés qui, eux n’avaient pas de prix.
Dans la salle, 150 personnes se sont succédées entre 10 h et 18 h, dans une ambiance de rencontre de vieux amis heureux de se retrouver, même si elles se rencontraient pour la première fois pour certains. La moitié des œuvres a été vendue ou échangée.
Une grande sérénité entourait cette première qui a nécessité beaucoup d’énergie.
Depuis la préhistoire, le mur est l’écran des expressions artistiques, tout à la fois il cadre l’œuvre et concentre le regard.
Dans le Livre d’Or de l’évènement, un anonyme a écrit : « ken mouch hit, rani mchit »
C’était Mur Mûr 1.
Il y en aura d’autres, 2 ou 3 par an, dans une périodicité aléatoire. Mouna voudrait étendre le concept à la projection de vidéos d’art ou à d’autres formes de productions artistique.
Elle espère que d’autres artistes reprendront l’idée et compléteront ainsi le travail des galeries qui ont salué son travail. Plusieurs galeristes étaient du reste présents et ont salué l’initiative .
A cette première, 10 artistes ont participé :
Najet Edhahbi, Hela Lamine, Charazade Fekih, Nadia Zouari, Majed Zalila, Mohamed Ben Soltane, Wadi M’Hiri, Houda Lajili Harbaoui, Marianne Catzaras, Mouna Jemal Siala.