« Être avec », l'exposition hommage consacrée à l'artiste Fatma Charfi à l'ambassade de Suisse – IDEO

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Cette exposition intitulée «Etre avec» en l’honneur de l’artiste Fatma Charfi est organisée à l’ambassade de Suisse du 23 novembre au 30 décembre 2018. Un bel hommage rendu à cette grande artiste.

«Finir en beauté ce qui a commencé avec tant de grâce» Fatma Charfi.

L’univers de Fatma Charfi, délicat et intimiste, a été subtilement présenté et mis en scène dans les locaux de l’ambassade suisse. Le jour du vernissage la commissaire d’exposition, Rachida Triki, accompagnée de Wadi Mhiri, responsable de la scénographie, qui l’avaient bien connue, étaient là.

Rachida Triki, Wadi Mhiri, le fils de l’artiste, ainsi que plusieurs de ses frères et d’autres membres de sa famille accueillaient les visiteurs, commentaient les œuvres, rapportaient une anecdote et en somme faisaient vivre Fatma Charfi, ce qui donnait une signification particulière et forte aux œuvres exposées.

Si l’exposition était minimaliste, comme elle l’aurait probablement aimée, l’émotion dégagée par ce vernissage-hommage était grande. C’est peu de dire qu’elle fut admirée pour son travail et aimée pour son exigence.

Fatma Charfi,  née le 29 janvier 1955 à Sfax, et décédée en 2018 en Suisse est une artiste plasticienne tuniso-suisse, qui vivait à Berne.

Elle fit des études à l’Institut supérieur des beaux-arts de Tunis, puis poursuivit sa formation en Pologne en 1977, dans le domaine des dessins animés. Enfin, elle obtint un doctorat en esthétique et sciences de l’Art, à Paris (Panthéon Sorbonne) avec une thèse intitulée: «L’eau, élément de jeu, pour l’enfant : propositions de jeux d’eau associée à la couleur et à l’argile » sous la direction de René Passeron. Elle s’est installée à Berne en 1986.

Fatma Charfi a créé une œuvre sensible et délicate, qui se proposait de mettre en scène les injustices et les possibilités d’un vivre ensemble heureux, dans une réflexion humaniste, globalisante. Ses thèmes de prédilection concernaient l’identité, la différence, le rôle des femmes et leur statut dans la société, l’égalité des sexes.

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Elle s’exprimait dans de multiples registres: dessins, peintures, photographies, vidéos, sculptures, installations, performances.

Ses œuvres ont été plusieurs fois primées notamment à Alexandrie et à Dakar où elle fut la première artiste féminine à avoir reçu le grand prix Léopold Sédar Senghor.

Fatma Charfi a créé un personnage récurrent dans son œuvre, qu’elle nommait «abrouk», au pluriel «aberics» sous la forme d’homoncules stylisés et métamorphiques faits de papier de soie roulés entre ses doigts. Par leurs différentes couleurs, blanc, rouge ou noir ou par leurs postures, seuls, en petits groupes ou en multitude, les aberics symbolisent la condition humaine et le fourmillement des sentiments. Ces êtres «gracieux et souverains», comme elle les qualifiait peuvent matérialiser le bonheur dans leurs danses, le malheur dans leurs fuites en superpositions inquiétantes.

Jusqu’au dernier moment, elle a persévéré à nous émouvoir avec quelques traits sur une feuille blanche: «véhicules de tendresse».

On ne remerciera jamais assez l’ambassade suisse pour cette exposition-hommage, loin des cérémonies bruyantes et agitées ainsi que pour le catalogue raffiné, raffiné édité avec le soutien de l’association Fatma Charfi . Le titre, «être avec», y prend tout son sens.

*Citation de Fatma Charfi .

Où? : ambassade de Suisse: 22 Rue Platon، Z.A Khereddine، Le Kram 

Quand? : Du 23 novembre au 30 décembre. Les visites sont programmées les mercredis et jeudi de 15 h à 17h

À propos de l'auteur

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